Nous avons demandé l’avis de quelques parties prenantes sur la stratégie émergente du PO après 2020. Voici l’interview de Olivia Diogo, Experte en santé de la reproduction et droit sexuel à l’ambassade des Pays Bas au Bénin
Que pensez-vous de la stratégie émergente du PO après 2020 dans sa globalité ?
Je pense que c’est une stratégie vraiment émergente comme l’indique son nom et qui pourra nous aider à aller encore beaucoup plus loin. On a quitté loin, mais on a pu atteindre les objectifs, et même les surpasser, donc avec cette stratégie on ira encore plus loin.
Que pensez-vous de la vision émergente du PO ? Cadre-t- elle avec vos aspirations ??
Cette vision est holistique et prend en compte tous les points dans la globalité. Elle garantit un accès facile à la planification familiale pour tous et inclus aussi les jeunes qui sont la relève de demain.
Quel est votre avis sur le nouvel objectif fixé ? Le trouvez-vous assez ambitieux ?
L’objectif est ambitieux, mais je vois que le PO est resté sur sa position de départ, car il fait mention de tel nombre d’utilisatrices additionnelles pour 2030 et lorsqu’on se fixe des objectifs, c’est pour les atteindre et on va les atteindre. Mais on devrait donner aussi une place aux jeunes dans le nouvel objectif. Lorsqu’on parle de planification familiale on ne parle pas de jeunes car ils n’ont pas encore une famille qu’ils planifient.
Le PO doit inclure l’éducation sexuelle complète des jeunes dans son objectif pour 2030 car la planification familiale rime avec la femme qui a une famille et veut la planifier, mais le jeune quant à lui pense aux méthodes contraceptives pour planifier son avenir. Et là pour 2030, on pourra dire on voudrait que tel nombre de jeunes ait accès aux méthodes contraceptives ou tel nombre de jeunes a eu accès à une éducation sexuelle complète.
Aujourd’hui, l’éducation sexuelle essaie de booster la connaissance des jeunes sur la santé de la reproduction et sur les droits sexuels, mais c’est un mouvement qui n’est pas encore adopté par tous les pays. Certes le PO doit rester focaliser sur son objectif de départ qui est la « planification familiale », mais le PO devrait faire d’avantage place aux jeunes en fixant un objectif qui prend mieux en compte leurs besoins.
C’est vrai dans les domaines additionnels d’intervention on voit la place des jeunes. Je propose que le PO ait un sous-objectif pour les jeunes à atteindre, car quand y a un objectif y a un suivi et un compte rendu des pays. Nous voyons comment les pays font un compte rendu sur la planification et de comment ils ont pu atteindre le TPC, faisant lieu même d’une concurrence. Et si les jeunes avaient aussi la même chance, les jeunes auraient une voix plus forte et leurs capacités d’avantage renforcées.
Le PO doit s’assurer que les jeunes qui reçoivent les formations lors des fora et séminaires doivent transmettre les acquis reçus aux autres jeunes de leurs pays, et cela devrait être un suivi fait par les gouvernements qui doivent jouer le rôle de coordination
Le PO atteindra-t-il selon vous son objectif avec ces principes opérationnels ? Lequel des principes vous parle le mieux ?
« Le PO donne une voix puissante aux jeunes dans la définition de son agenda et ses priorités ». Je suis jeune et je voudrais que les autres jeunes soient aussi à mon niveau et pour y arriver il faut leur donner l’opportunité. Et si le PO donne davantage de voix aux jeunes ce principe pourra nous aider à l’atteinte des résultats. Le PO dans son rôle de coordination doit responsabiliser aussi les pays, les gouvernements pour qu’ils jouent leur partition.
Quelle menace représente la COVID-19 pour les nouveaux objectifs du PO ?
Comme tout le monde, nous ne connaissons pas la fin de cette pandémie, et notre souhait est qu’on en finisse au plus tôt. Avec cette pandémie tout st au ralenti, surtout dans la santé. Nous constatons que la priorité n’est plus donnée à la santé de reproduction. On le dit dans les discours mais la réalité n’est pas la même. Les jeunes aussi ont peur d’aller vers les hôpitaux et les centres d’écoute pour recevoir les méthodes.
Dans ce que nous faisons, nous vendons les services et y a l’offre et la demande, mais aujourd’hui on ne voit plus ni les jeunes ni les adultes venir demander les méthodes et même les conseils. Avec tout ça j’espère que le coronavirus pourra prendre fin rapidement pour que le travail reprenne normalement afin que les jeunes, les femmes et même les hommes puissent bénéficier et jouir de leurs droits sexuels