Nous avons demandé l’avis de quelques parties prenantes sur la stratégie émergente du PO après 2020. Voici l’interview de Marlène Quenum, Leader Religieux, Secrétaire à l’Organisation de la Coalition des OSC/PF du Benin.
Que pensez-vous de la stratégie émergente du PO après 2020 dans sa globalité ?
La stratégie du PO après 2020 s’adaptera forcement aux changements et les changements qui s’imposent à nous aujourd’hui sont d’ordre sanitaire, socio- culturel et la jeunesse aussi a ses besoins qui changent et évoluent. Donc nous souhaiterions vraiment que cette stratégie soit poursuivie de 2020 à 2030 afin que les objectifs soient atteints.
Que pensez-vous de la vision émergente du PO ? Cadre-t- elle avec vos aspirations ?
En ce qui concerne la vision du PO, il s’agira d’abord de faire en sorte que les acquis soient maintenus et poursuivis et que les objectifs soient atteints au-delà des espérances c’est-à-dire après avoir fait 3,8 millions de nouvelles utilisatrices, il faut en augmenter. Il faut que au bout de 10 ans que les choses s’améliorent. Donc je crois qu’ils sont dans une bonne perspective d’évolution voir les choses s’améliorer encore et encore. Donc c’est vraiment positif pour le dynamisme sous régional.
Quel est votre avis sur le nouvel objectif fixé ? Le trouvez-vous assez ambitieux ?
D’ici 2030 il s’agira d’atteindre environ 13 millions de nouvelles utilisatrices additionnelles. Je trouve que c’est assez ambitieux mais pas inatteignable. On peut toujours y arriver à condition de mieux s’organiser, que les bailleurs s’investissent davantage, que la jeunesse s’engage davantage et connaisse ses priorités. Et bien évidemment le gouvernement qui accompagne chaque État puisse respecter leurs engagements et faire valoir le droit des jeunes en matière de santé sexuelle et reproductive.
Le PO atteindra-t-il selon vous son objectif avec ces principes opérationnels ? Lequel des principes vous parle le mieux ?
Oui les principes nous les avons parcouru avec minutie et ce qui a retenu notre attention c’est le volet de la jeunesse c’est à dire que actuellement la jeunesse sous-régionale est plus grande et vaste, c’est beaucoup plus la première cible du PO donc il va de soi que cette jeunesse soit prise en compte et ça a été déjà fait et il faudrait qu’on fasse davantage, que les jeunes comprennent leur place, comprennent l’éducation , connaissent leurs droits et cela passe déjà par l’éducation à la base et il faut que déjà au cours primaire, les enfants connaissent leurs corps et sachent ce qu’il faut faire et ne pas faire. Donc c’est très important de se focaliser sur l’avenir des jeunes en leur évitant les désagréments que constituent une grossesse non désirée ou un avortement clandestin et les maladies qui vont avec. Donc il est normal que à part tout ce qu’il y a comme principe qu’il faut suivre, il faut vraiment se focaliser sur la jeunesse et faire en sorte que cette jeunesse se porte bien pour le développement de chaque nation dans la sous-région.
C’est possible mais pas inaccessible comme objectif. On peut y arriver. Il suffit juste de revoir les stratégies et de faire en sorte que personne ne soit mis de côté et que les valeurs africaines soient mises en avant, la religion soit mise en avant, nos traditions soient mises en avant et que cela ne soit pas décousu de nos réalités. Il faudrait qu’on implique chaque maillon c’est-à-dire les leaders religieux ce qui se fait déjà mais beaucoup plus davantage. Qu’on implique également ceux qui sont réticent envers la chose, qu’on aille les chercher pour qu’ils viennent se joindre à ce grand partenariat sous régional.
Quelle menace représente la COVID-19 pour les nouveaux objectifs du PO ?
La menace est grande. La COVID-19 est venu comme un cheveu dans la soupe. Tout était bien organisé et on voyait l’avenir reluisant et là maintenant la COVID est venue nous apprendre à nous réadapter parce que lorsqu’on parle de distanciation sanitaire, ça réduit déjà le contact physique. Il faut remarquer que les gens sont réticents à aller vers les centres de santé parce que clairement ils ont compris que les vaccins qui viennent de l’étranger ne sont pas forcément bon pour nous les africains et ce sont des aprioris mais cela fait effet et ça dérange. Même les enfants qui sont nés aujourd’hui, les parents ont peur de les faire vacciner alors que ça ne devrait pas et ce n’était pas comme ça il y a 1 ou 2 ans. C’est pour dire qu’il y a un impact négatif de la COVID-19 qui agit forcément sur les résultats à obtenir. Mais faudrait- on s’arrêter à cela pour se dire que rien ne va ? Je ne crois pas.
Les sensibilisations communautaires doivent continuer davantage et donc cela passe par une sensibilisation non de masse mais de proximité, de porte à porte, de causerie. Les réseaux sociaux peuvent être additionnés à ce programme. Donc il faut vraiment que non seulement le PO apporte un accent particulier sur le respect des gestes barrières : le port de masque, le lavage des mains et tout cela associé à la planification familiale pour que la population se sente prise en charge réellement par ce partenariat, par ce programme-là. Il va de soi de ne pas penser négatif mais de penser positif pour avancer très rapidement afin que 2030 puisse être un instant de bonheur et de succès partagé par tous ceux qui sont dans la sous-région et qui auraient contribué à ce succès-là.