Docteur Sira Ba, je suis la Coalition des ONG de la Mauritanie,
Rodrigue Ngoua, je suis le directeur régional du Projet Jhpiego
Gaston Ahounou Chef Service Planification Familiale, Santé des Adolsecnts et Jeunes à la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant du Benin.

Sur les grandes réalisations du PO à célébrer

Rodrigue Ngoua : Il a plusieurs choses qui ont manqué, d’abord depuis le début. Déjà à la conférence de 2011 beaucoup de gens se sont dit, c’est encore une conférence comme toutes les autres, elle fera certainement prendre un peu d’ampleur et va s’essouffler et on va encore repenser à autres choses pour accompagner les pays. Donc pour eux ça allait s’essouffler en cours de route. C’est la première chose qui a permis aujourd’hui que ce mouvement tienne jusqu’à ce jour et montre l’engagement des gens qui perdurent. 

Aujourd’hui dans la sous-région il y a une sorte d’engouement qui permet aux pays de se sentir redevable vis-à-vis des uns et des autres. Quand un pays a réalisé un certain nombre d’objectifs, il est un peu pressé d’arriver à la réunion annuelle pour le montrer aux autres en espérant effectivement d’avoir traversé ses objectifs qu’il s’était fixe depuis les différentes phases qui ont été adoptées.

C’est ça particulièrement qui m’a marqué dans ce partenariat comme étant les éléments importants, l’engagement des partenaires et l’engagement aussi des pays.

Gaston Ahounou : 

Le rapport de camaraderie entre les pays et aussi de saines concurrences entre les différents pays permettent d’évoluer dans le mouvement du Partenariat de Ouagadougou

Gaston Ahounou

Sira Ba : Ce que je ressens dans cette conférence, dans ce mouvement est la joie. Malgré tout, les gens arrivent à travailler dans le bonheur et sont contents. Avec la joie, on produit des choses très pratiques à appliquer dans le pays. Donc, on est toujours impatient de revenir à la conférence. Et cette conférence, pour la Mauritanie nous a permis de travailler tous ensemble, tous les acteurs. 

Pour la première fois, la société civile et le gouvernement ont pu coordonner des actions lors des conférences, revenir et travailler ensemble même sur le terrain. Ce qui a renforcé la capacité de nos jeunes, qui sont plus sur d’eux et qui s’exposent plus facilement maintenant.

 Je ne pensais pas que l’Afrique de l’Ouest francophone pouvait trouver une plateforme où elle pouvait échanger sur toutes ses thématiques. C’est quelque chose qu’on n’avait pas avant, et c’est ce que le Partenariat de Ouagadougou a su faire à travers l’organisation de ce mouvement. 

C’est sûr que ça va se maintenir, maintenant, il faut qu’il renforce la phase d’accélération et qu’il y ait plus d’implication du côté communautaire pour atteindre plus les objectifs d’ici décembre 2020

Sur les défis qui restent à relever pour que le PO soit un succès après 2020

Rodrigue Ngoua : Je pense que, ce que deviendra le Partenariat de Ouagadougou après 2020 dépendra de l’analyse très approfondie de ce qu’on ferait et de ce qu’on s’était fixé comme objectifs. Il ne faut pas seulement regarder l’atteinte des 2,2 millions des femmes additionnelles, mais il faut aussi regarder qu’est ce qui a marché et qu’est qui n’a pas marché. 

Tout n’a pas été forcement rose et les pays sont bien placés pour nous dire qu’il y a des choses qu’ils ont fait qui ont marché et des choses qui n’ont pas marché. Donc je pense d’abord qu’il faille bien regarder ce qui n’a pas marché et c’est sur la base de ça qu’on peut regarder comment se projeter dans l’avenir. Et moi aujourd’hui, je pense qu’il y a beaucoup d’enjeux, on parle d’accès universel aux services de santé, on parle self care, ce sont ces enjeux qu’il faut que le partenariat intègre.
Car on regarde maintenant 2030 et part vers l’atteinte des ODD. 

Il faut que le Partenariat devienne durable et pour y arriver il faut qu’il se base sur les piliers solides existants tels que le soutien des pays, le soutien des entités qui composent ce partenariat notamment les jeunes, les femmes, les hommes, les gouvernements, les partenaires techniques et financiers mais surtout mettre l’accent sur ce qui n’a pas marché pour atteindre l’objectif. 

Car atteindre 2,2 milliards de femmes additionnelles ne permet qu’aux pays d’être à 17 ou voir 30 % pour ceux qui sont très avancés, ce qui n’est pas suffisant. Il faut doubler ces indicateurs pour que d’ici 2030 on atteigne 60-65 % de taux de prévalence contraceptive si possible. Ce n’est que par la, que les gens pourront, à dire qu’ils iront maintenant dans le sens du dividende démographique. Il faut donc que le partenariat fasse une analyse réelle de ses résultats et les utilise pour les prochains objectifs.

Interview réalisée par EtriLabs