Je suis Rodio Diallo. Je m’occupe de la Planification Familiale au Nigéria au nom de la fondation Bill et Melinda Gates. Je contribue aussi au développement de l’agenda de la Planification Familiale dans la sous-région.

Sur ce que représente le Partenariat de Ouagadougou

Le Partenariat de Ouagadougou illustre un partenariat qui doit exister et survivre après 2020. C’est une initiative qui a mis en place une plate-forme qui regroupe neuf (09) pays qui avaient les indicateurs les plus en retard dans le domaine de la planification familiale.

Grâce à ce partenariat, les neuf pays échangent leurs expériences, partagent des ressources techniques et également des ressources financières parce que les bailleurs privilégient de financer plusieurs pays à la fois qu’individuellement. Les pays représentent deux cent millions d’habitants dont la majorité sont des jeunes et des femmes. Donc, après 2020, la dynamique doit continuer pour que nous puissions atteindre les objectifs de 2030 de la couverture universelle y compris la couverture pour la planification familiale.

Sur les défis qui restent à relever pour que le PO soit un succès après 2020

L’atteinte des objectifs pour 2020 est à portée de main pour le PO. Il suffit de rester focus sur les interventions à haut impact et d’accélérer la dynamique.

Par exemple, grâce au soutien de la CEDEAO, la délégation des tâches est une réalité dans nos pays. Et il faudrait pour accélérer et augmenter l’accès qu’une priorité soit donnée à la délégation des tâches. Les pays n’ont pas besoin de faire des expériences pilotes mais de changer les politiques et de s’assurer que la délégation des tâches soit effective. C’est grâce à la délégation des tâches par exemple qu’il sera possible d’augmenter l’accès aux services si on prend les stratégies avancées, si on prend les zones où il n’y a pas de médecins et si on veut aussi mettre à échelle de nouvelles méthodes contraceptives telles que le DMPA/SC. Voilà un exemple concret d’accélération que chaque pays peut faire pour arriver à ses objectifs de 2020.

La deuxième pratique à haut impact, c’est la planification familiale du Post Partum. On sait que les besoins en planification familiale des femmes qui viennent d’accoucher ou qui viennent de perdre une grossesse dû à un avortement, sont plus élevés. Donc, comment nous pouvons de manière intentionnelle pousser à l’intégration des services de sorte que quand une femme vient en consultation prénatale, elle puisse expérimenter la PF. On lui montre les options et elle fait un choix éclairé avant la délivrance. Et au moment de l’accouchement, qu’elle puisse, si elle le désire, adopter une méthode de planification familiale pour éviter des grossesses trop rapprochées. Il faudra enfin que nous nous assurons que la PF soit intégrée aux consultations post natales que ce soit les consultations pour la santé de l’enfant, les séances de vaccination ; qu’on puisse intégrer les services de sorte que les femmes puissent se voir offrir des services de PF pendant ces séances.

Sur le rôle et le fonctionnement de l’Unité de Coordination après 2020

Je pense qu’après 2020, l’Unité de Coordination du PO doit se bonifier. Il faudrait aussi revisiter les souhaits et la vision des pays et faire les ajustements nécessaires. Je pense que l’accélération sera toujours de mise après 2020 parce que nous allons nous engager dans la voie de l’atteinte des objectifs de 2030.

Donc, après 2020, je pense qu’il faut consolider les acquis, aller encore plus vite, peut-être faire une pause et s’assurer que les jeunes, qui sont la majorité de nos populations, sont mis à contribution dans les approches relatives à l’accès aux contraceptifs.

Je ne vois pas quelque chose de dramatique changer dans l’après 2020. L’après 2020 va donner un coup de fouets pour qu’on accélère et qu’on consolide les acquis.I

Interview réalisée par EtriLabs