Safietou Diop, Presidente de la coalition OSCPF et Mareme Dia Mady Ndiaye Chef Service PF/Direction de la santé de la mère et de l’enfant.

Sur le rôle et le fonctionnement de l’UCPO après 2020

Safietou Diop : Nous saluons la vision qui a amené le Partenariat de Ouagadougou, car ça a permis l’engagement des pays. Le fait d’avoir un dispositif, a été quelque chose de nouveau. Ce que nous avons vécu avec

L’UCPO, a été véritablement une très belle histoire nous conduisant à ce résultat. Maintenant, nous somme à quelques encablures de 2020, il va falloir que nous fassions beaucoup d’efforts pour atteindre l’objectif 2020-2023-2024. 

Ce qu’il faut se dire, c’est que nous avons bien travaillé ensemble. La leçon qu’il faut tirer est que les états comme les sociétés civiles ont besoin de mécanismes d’accompagnement qui les poussent à l’action et qui leur permettent de bien faire et d’économiser des ressources pour l’atteinte direct des résultats. 

Du coup, notre vision après 2020, ne peut sortir du cadre actuel, c’est-à-dire, continuer l’accompagnement avec les organisations et le gouvernement. Ensuite, il faudra accélérer les pas, le dispositif et le progrès pour que nous puissions définitivement en 2030, atteindre au moins 50 % au Sénégal et dans les autres pays du PO. Ce n’est qu’à ce prix qu’on pourrait parler de capture de dividende démographique. 

Mareme Dia Mady Ndiaye : Pour moi le Partenariat de Ouagadougou, est vraiment une belle histoire dans la mesure où dès 2011 nous avons eu la Conférence Nationale de la Planification Familiale avec la naissance du mouvement.

Beaucoup de choses ont été faites et bien, ce qui a permis ensemble dans l’unité de résoudre les problèmes globalement, mais en ayant une implication de chaque pays selon leur contexte de pouvoir aboutir aux résultats dont a parlé Safietou. Les résultats en 2019 ont été vraiment excellents pour l’ensemble des pays soutenus par les bailleurs de fonds. 

Aujourd’hui nous devons changer de dialogue pour amener les pays à mobiliser des ressources domestiques. Pour l’après 2020, il faudra alors évaluer la capacité des pays pour la mobilisation de fonds domestiques. 

Je sais qu’il y a déjà un sous-bassement, parce qu’à travers les collectivités territoriales par exemple, on pourrait continuer les actions que mène la société civile. Aujourd’hui, on pourrait non seulement amener les collectivités territoriales à s’engager, mais aussi à suivre jusqu’à la réalisation de ses engagements.  

Sur les défis qui restent à relever pour que le PO soit un succès après 2020

Safietou Diop : L’unité de coordination doit être maintenue. Maintenant, il va falloir que Intrahealth mène des réflexions stratégiques pour voir comment rendre encore plus performant cet accompagnement dans le sens de l’accélération du progrès. Car d’ici 2030, il faut que les pays africains particulièrement les pays du PO s’en sortent. 

Il faut que la réflexion stratégique soit menée par l’unité de coordination, mais surtout par Intrahealth en ce qui concerne l’appui de la société civile aux gouvernements. Cette réflexion serait un cadre qui réunît l’ensemble des parties prenantes. Un regroupement des bailleurs de fonds, des gouvernements, de la société civile etc… autour d’une réflexion stratégique pour débattre exactement des leviers sur lesquels il faut agir pour aller rapidement vers l’accélération. 

Certes, nos réunions annuelles nous donnent des orientations, mais 2020-2030, nous devons avoir des horizons très clairs avec des objectifs stratégiques beaucoup plus approfondis et des mécanismes d’accélérations très spécifiques. Il s’agit ici véritablement d’enrôler la majeure partie de la population que constitue la jeunesse. 

Il faut qu’on arrive à harmoniser la compréhension de tous les acteurs sur les besoins de l’Afrique de l’Ouest pour arriver à enrôler cette écrasante jeunesse dans la vision de la planification familiale. Cette manière, de faire nous évitera des tergiversations, des objectifs détournés qui freineraient ou poser des goulots d’étranglement sur le chemin de l’accélération.

Il nous faut réfléchir ensemble pour déterminer nos besoins pour aller vers la planification familiale, l’accélération et l’intégration des services. Ensuite demander aux parties prenantes de se focaliser sur les priorités de l’Afrique de l’Ouest. 

L’unité de coordination doit nous mener vers la définition des priorités essentielles sur le chemin de l’accélération vers 2030. 

Il y a énormément de domaines d’interventions qui risquent de nous divertir, alors que l’Afrique de l’Ouest a besoin de se concentrer sur l’essentiel. Ceux qui veulent nous aider doivent s’accorder sur nos priorités pour l’accomplissement véritable des objectifs. 

Mareme Dia Mady Ndiaye : Pour moi, pour la continuité du travail, l’UCPO doit être là, car il faut toujours une instance pour fédérer. Et l’UCPO a toujours joué ce rôle et va continuer de l’assurer pour l’après 2020. L’unité a eu un grand rôle dans la mobilisation des gouvernements, des plaidoyers et a vraiment compris l’importance de la participation de la société civile. 
C’est une bonne chose d’avoir construit toutes ces coalitions dans les pays, car ça permet d’avoir une société civile qui joue son rôle de conseil, mais aussi son rôle de veille par rapport à la gouvernance et a la redevabilité.

Je pense que c’est important de continuer cet accompagnement des pays et surtout aussi l’appui aux pays qui ont plus de problèmes à décoller. Ces aspects sont mieux vus par cette unité que par les pays et permet une bonne orientation des fonds, mais de regarder aussi comment faire ou avoir une péréquation entre les pays pour que nous puissions chacun et tous atteindre les objectifs du Partenariat de Ouagadougou et par conséquent l’objectif de FP2020. 

Je crois qu’il nous reste encore des années pour aller vers les ODD, mais 2030, c’est bientôt, juste dans 10 ans. De 2011 à maintenant nous avons fait 10 ans donc ça va très vite. Nous souhaitons tous que cette unité continue afin d’être accompagnés pour mieux faire les choses et réussir les paris que nous nous sommes fixés et donnés. 

Interview réalisée par EtriLabs